ON THE (NORTH) ROAD AGAIN...

« Le chemin du Nord » est la traduction littérale de Norvège.

Du 12 au 30 août, nous avons parcouru la Nordsjo N°1, un itinéraire cycliste mêlant route et piste qui nous a conduit de Kristiansand à Bergen. 1 100 kilomètres de pédalage ; 13 000 mètres de dénivelés positifs, autant de négatif. Difficile de résumer une vingtaine de journées itinérantes, difficile de faire le tri entre les milliers d’images emmagasinées, entre les moments forts vécus, entre les rencontres inopinées faites sur les chemins…

  

Laisser sa voiture sur un parking danois, traverser la mer du Nord avec notre vélo-tandem et nos 30 kilos de bagages : tente, duvet, réchaud, vêtements,…, traverser la région des fjords (sud/sud ouest) sans savoir où nous allions nous arrêter et encore moins où nous allions dormir… sans savoir jusqu’où nous pourrions pédaler, sans connaître vraiment la nature des routes que nous allions emprunter, sans être très optimistes sur la météo… tout ça présageait de grands moments d’aventure. Quand une grande part d’inconnu s’offre à vous…  vous n’avez plus qu’à vous laisser guider sur le chemin, à accepter ce qui vous « tombe » dessus (bon ou mauvais), à conquérir une part d’immensité de ce pays sauvage et jouir au maximum du moment présent… 

Alors place d'abord aux photos [un clic dessus pour les aggrandir] puis aux mots (pour les courageux...)

Avant d'atteindre la Norvège, il a fallu traverser (en voiture, le tandem accroché à l'arrière) la Suisse, l'Allemagne et le Danemark. 1700 kilomètres, 1 journée et demi de route, de nombreux travaux, embouteillages et accidents...

 

Embarquement sur le ferry et traversée pour la Norvège (la voiture est laissée sur un parking à Hirtshals-Danemark)

        

1ere étape : Hirtshals -Kristiansand (ferry) - Trysnes

75 kms / 4 h pédalage / 390 m D+

    

  

2ième étape : Trysnes - Mandal - Spargereid

74 kms / 5 h pédalage / 850m D+

 

3ième étape : Spargereid / Lyngdal / Farsund

45 kms / 3 h30 pédalage / 860m D+

    

4ième étape : Farsund / Féda / Svindland

77 kms / 5 h45 pédalage / 1270  m D+

   

  

  

 

5ième étape : Svindland / Flekkefjord / Bakkaano

62 kms / 5 h pédalage / 1125 m D+

  

6ième étape : Bakkaano / Rekefjord / Egersund / Ogna

70 kms / 5 h pédalage / 855 m D+

  

  

7ième étape : Ogna / Oberg / Sola

74 kms / 5 h pédalage / 400 m D+

  

 

8ième étape : Sola / Sandnes / Lauvvik (ferry) / Preikestolen

73 kms / 5 h pédalage / 935 m D+

Ascension Preikestolen (4h / 500 m D+)

  

  

9ième étape : Preikestolen / Stavanger (ferry)

30 kms / 2 h pédalage / 244 m D+

 

 

  

(Diner chez des amis : Marie-Thérèse et Martin / Tak ! Tak !)

(Dessert pantagruélique chez les parents de Marie-Thérèse / Tak ! Tak !)

10ième étape : Stavanger / Hekjarvik (ferry) / Avaldsnes

75 kms / 5 h pédalage / 610 m D+

  

  

11ième étape : Avaldsnes / Haugesund / Finnas

70 kms / 4 h30 pédalage / 986 m D+

  

  

  

12ième étape : Finnas / Havik / Leirvik / Fitjar

55 kms / 4 h pédalage / 823 m D+

 

  

 

13ième étape : Fitjar / Ostroyoyo / Fana / Bergen / Lone

82 kms / 6 h pédalage / 1013 m D+

  

  

  

 

14ième étape : Lone / Bergen / Lone 

Forte pluie, déplacement en bus

  

15ième étape : Lone / Indre Arna / Ile d'Osteroy / Lone

79 kms / 5 h20  pédalage / 1219 m D+

  

 CHEMIN A PEAGE

  

16ème étape : Lone / Bergen / Ile de Sotra / Bergen / Lone

100 kms / 7 h  pédalage / 1025 m D+

 

  

(Marie et Alain, deux français de Montélimar qui traversent l'Europe en vélos couchés !...)

17ème étape : Lone / Bergen / Lone

Bergen (en bus)

   

   

18ème étape : Lone / Bergen / Ferry pour Danemark

26 kms / 2 h  pédalage / 165 m D+

 

 EMBARQUEMENT...

Retour en France par les mêmes (auto)routes qu'à l'aller... SNIF and YOUPI !!!

Après les photos, les mots...

On le dirait pas en regardant sur une carte, tant sa forme est longiligne, mais la Norvège est un grand pays ; 385 000 km² ; qui recense à peine 4 973 000 habitants (soit l’équivalent d’une ville comme Madrid ou la moitié de Paris !...). Après l’Islande, c’est le pays le moins densément peuplé d’Europe. La nature y occupe une place très importante. Mer, fjords, montagnes, rivières, lacs, forêts, îles désertes… le Norvégien vit immergé dans la nature et cette omniprésence déteint sur leur esprit et leur comportement. A peine sorti d’une ville, on se retrouve à sillonner d’immenses étendues sauvages, aux habitations rares et à la quiétude totale. Cette contrée est, de fait, une terre de prédilection pour les cyclistes itinérants…

  

Ce qui nous a surpris, marqué, enchanté, amusé en Norvège durant notre voyage à deux-roues (mais aussi deux selles et deux guidons…) outre cet aspect naturel développé ci-dessus :

La gentillesse et l’accueil des autochtones. D’un premier abord froid et sauvage, le Norvégien est en fait très chaleureux et heureux de communiquer avec l’étranger. Il faut souvent faire le premier pas… Combien de fois des personnes se sont arrêtées, voyant (ou croyant) que nous étions perdus, pour nous indiquer le bon chemin à suivre… Le Norvégien parlant (très) bien l’anglais, nous avons pu facilement communiquer. Un grand takk (merci) à Martin, Torstein et les nombreux autres anonymes…

  

Nos amis Norvégiens. A Stanvanger, nous avons fait une halte chez Marie-Thérèse et Martin. Marie-Thérèse a été la correspondante de notre fille et elle était venue passer 15 jours chez nous, en hiver. Nous sommes aussi allés chez ses parents, Marit et Bjorn Ove. Leur hospitalité a vraiment été exceptionnelle et nous a beaucoup marquée. Cela nous a permis de voir des intérieurs de maisons norvégiennes : immenses et soigneusement agencés… De plus, ils nous ont nourri comme si nous étions des routards affamés n’ayant rien ingurgité depuis des jours (ce qui n’était d’ailleurs pas loin de la vérité…). Nous avons eu droit a un festin de rois (saumon, gaufres… on en passe, la liste est trop longue…)

La cherté de la vie. Le coût de la vie est élevé dans ce pays (nourriture, hébergement, vêtements…). Il faut dire que le salaire moyen avoisine les 5 400 € bruts mensuels (oui, vous avez bien lu : 5 400 € !!!) et même s’ils paient beaucoup d’impôts (retenus à la source), il leur en reste assez pour avoir un train de vie plus que correct. Cela se voit de l’extérieur (maisons, voitures, tenues vestimentaires… toujours impeccables). Un agent de l’état (fonctionnaire territorial, infirmier, instituteur… perçoit le salaire moyen / Source Banque Mondiale 2011).

Les habitudes et rythme de vie. Les Norvégiens vivent différemment de nous. Ils se lèvent tôt (A 6 heures du matin, la plage d’Ogna comptait une trentaine de surfers qui venaient rider avant d’aller travailler…) ; ils mangent peu à midi (souvent un sandwich) ; finissent de travailler vers les 15/16h ; prennent leur repas du soir à 16/17 h maximum ; puis ils font du sport, vont voir des spectacles, des amis… L’été, ils profitent de la longueur des journées, de la lumière et du soleil ; ils sont souvent dehors.

Les maisons. Les maisons sont spacieuses et impeccablement entretenues. L’extérieur est toujours en bois peint de couleur rutilante (le plus souvent en rouge ou blanc). Les jardins sont irréprochables eux aussi, grandement fleuris. Nous avons souvent vu des Norvégien(ne)s souriant(e)s torse-nus ou en soutien-gorge repeindre leur façade. Dehors, flotte en haut d’un mât, le drapeau national. Une veilleuse extérieure est éclairée quand les propriétaires sont là, signe de bienvenue (VELKOMMEN) pour les gens de passage. Il n’est pas rare de voir aussi une cabane abritant un sauna (tous les foyers en possèdent un) ou un storvat fumant (bain chaud)… Il y toujours des chaises longues pour profiter de la lumière et du soleil…

  

La devise locale. La Norvège ne faisant pas partie de l’Union Européenne, elle n’utilise pas l’€uro mais sa propre monnaie : la couronne norvégienne (le Nok). C’est surprenant au début et cela oblige à quelques casse-têtes mathématiques, mais, comme pour tout, on s’habitue très vite…

Alimentation. Les restaurants et même les cafétérias sont hors de prix. A midi, nous mangions souvent sur les marchés (Bergen) ou dans des bakery (espèce de boulangerie). Konditori copieux (sandwiches à la crevette ou au jambon ou autre…), des « boller » (brioches) dont la fameuse skillings bolle (il existe aussi la sma bolle, sommer bolle, princesse bolle, skole bolle, musli bolle, rosin bolle, ulriks bolle,…). Les norvégiens mangent beaucoup à l’américaine : hamburger-frites,  warm polser (hot-dog)… Côté boisson il y a les bières locales, le cidre et surtout le café. Pas d’expresso, mais café filtre pas très fort. On en boit toute la journée… (record = 1 litre sur une journée !). A noter : l’excellent brown-cheese (brunost), un fromage au goût caramélisé… et la fiske-suppe (velouté aux poissons)... Le soir, on mangeait comme on pouvait (on faisait souvent les courses au supermarché KIWI du coin… )

Notre mot d'ordre : "Ne pas se laisser abattre !" ; notre excuse "En vélo, on élimine !"

  

  

  

Hébergement. Nous avons campé (nous étions équipés d’une tente Rondane ultra-légère et compacte) le plus souvent dans des campings. Le camping sauvage est autorisé mais peu commode. Nous avons séjourné dans des hyttes (cabanes bien équipées : lits, frigo, plaques cuisson et… chauffage !) pour des bugets moyens. Nous avons dormi dans des appartements (luxueux et paradoxalement peu chers !). Et quelques fois nous avons opté pour l’hôtel (explosion du budget !) dont le somptueux Strand Hotel à Sola où nous avons amorti la nuit en profitant au maximum de son spa center (spa, hammam, jacuzzi, sanarim, ice pool,…).

  

Un pays cycliste. La Norvège est le pays du vélo. Ce mode de transport est très utilisé par les locaux, en ville comme dans les campagnes. Toute la population circule en vélo (des plus jeunes au plus âgés). Les automobilistes sont très respectueux (ils attendent patiemment pour doubler, ne klaxonnent jamais même lorsque ils doivent patienter longtemps…). Il y a de nombreuses pistes cyclables (dans toutes les villes), une signalétique foisonnante… En ville, on trouve des garages à vélo pour ceux qui laissent leur monture pour prendre les transports en commun… Forcément, ce point nous a enthousiasmés…

   

  

Les « touristes à deux roues ». Notre route a croisé de nombreux cyclistes étrangers ; tous des « sacochards » (équipés de grosses sacoches). Certains comme Marie et Alain (couple français de Montélimar) ou Yann (le suisse) ou cette Belge rencontrée à Leirvik accomplissent de vrais périples qui laissent songeurs et envieux…

ALLEZ VOIR LE RECIT DE MARIE ET ALAIN SUR : MAM' PA'CAP

La météo et les moustiques. Quand nous disions autour de nous que nous allions en vacances en vélo en Norvège, la réaction était toujours la même. Du style : « Mais vous êtes fous ! Vous allez rouler sous la pluie et vous faire dévorer par des moustiques sanguinaires !... ». Pluie et moustiques ne sont pas une légende mais il faut relativiser. Sur 17 jours, nous avons eu 6 jours de mauvais temps (qui ne nous a jamais empêché de rouler, sauf à la fin, à Bergen, où nous avons eu droit à un vrai déluge). Pour les moustiques, nous avons subi quelques attaques voraces (notamment au pied du Preikestolen)… Le sachant, il y a des endroits à éviter pour camper ou simplement se promener (entre autres les bords de lacs…). Quoiqu’il en soit, nous avons adopté en la matière « l’esprit norvégien » qui dit qu’il faut continuer à vivre quelles que soient les circonstances.

   

Par contre nous avons connu des journées caniculaires comme à Féda par exemple. Le froid ne nous a jamais incommodé. Un proverbe local dit « Il n’y a jamais de mauvais temps, que de mauvais habits… ». Cathy a suivi ce dicton à la lettre en se dotant d’un FULAP « « FUck LA Pluie) très bien adapté aux conditions humides…

Certains soirs, des ciels nous ont enchantés...

 

Les enfants. Les enfants sont rois en Norvège. Les aires de jeux (barn lekker) pullulent et sont toujours signalées (pour les automobilistes). Il semble que les parents leur laissent une grande part d’autonomie. Ils circulent très jeunes seuls en vélo. Il n’est pas rare de voir des gamins pécher seuls au bord d’un lac, d'un port (mais toujours vêtus d’un gilet de sauvetage…)

 

(Ogvar et Léo, deux sacrés footballeurs !)

Les fjords. Fjord est un mot norvégien qui signifie : « passe maritime », « chenal ». D’une manière générale, le fjord est une ancienne vallée glaciaire dont la glace a fondu, laissant place à des parois très abruptes et à l’eau à la fois de mer et douce. Les fjords norvégiens sont spectaculaires et enchantent le touriste de passage…

  

Les tunnels. Ils sont nombreux dans la région des fjords que nous avons sillonnée. Leur particularité première est que, 9 fois sur 10, ils sont interdits d’accès aux piétons et vélos (trop étroits, plus ou moins bien éclairés et ventilés…). Du coup, nous avons souvent dû passer par-dessus la montagne plutôt que de la traverser, ceci nous obligeant à faire de sacrés dénivelés, tant positifs que négatifs, toujours dans des régions désertes de voitures (les voitures prenant le tunnel…)

Les ponts et les ferries. Qui dit fjord, dit bras de mer pénétrant la côte. Il y a pas mal de vik (baie). Si la distance à traverser est courte, il y a un pont. Souvent des ponts à haubans spectaculaires et un brin impressionnant… Si la distance est longue, il faut embarquer sur un ferry qui vous transporte de l’autre côté. Les liaisons sont fréquentes (peu d’attente) et peu onéreuses (gratuit pour les vélo !)

 

Les trolls. La littérature scandinave regorge de trolls et autres génies plus ou moins sympathiques. On en voit souvent peints sur des pancartes, des murs et… sur les cartes postales. Les Norvégiens les imaginent souvent dissimulés dans la nature. Un gros rocher, un arbre tordu, une montagne découpée… deviennent des trolls à leurs yeux. Nous nous sommes vite pris au jeu et, nous aussi, nous avons vu des trolls partout…

 

Les bomveg. Ce sont les routes (chemins, pistes) à péages. Il faut s’acquitter d’un droit de passage pour les emprunter, tribut qui servira à l’entretien des routes. La confiance est de mise ; il faut glisser la redevance dans une enveloppe et mettre cette dernière dans une boite à l’entrée de la bomveg. Autres marques de confiance que nous avons pu constater : La vente en « libre-service » de fruits et de légumes : on tombe, au bord d’une route, sur un étal garni de pommes de terre, d’œufs,… avec une pancarte affichant le tarif. Vous vous servez et mettez l’argent dans une boite (souvent transparente qui laisse entrevoir les billets déposés...). Procédé totalement inimaginable en France…

  

Les stations-services. Elles vendent du carburant (même prix qu’en France maintenant) mais aussi divers articles de consommation courante (shampoing, revues,…). Plus curieux, elles font fast-food et vous pouvez déguster un hamburger-frites, un sandwich ou une warm polser… Ce qui est bien pratique le week-end ou quand vous êtes affamés et perdus au milieu de nulle part…

En réumé, ce périple a été riche en découvertes et en échanges. Nous découvrons que voyager en vélo (et a fortiori en tandem) est une expérience fabuleuse.

A peine rentré que nous nous demandons déjà quels nouveaux horizons vont s’ouvrir à nous… Le choix est vaste, il y a tant de contrées à explorer…

BILAN DU ROAD-TRIP :

16 JOURS DE VELO / 74 H PEDALAGE / 1068 KMS / 12770 D+ / 12602 D-

Cathy et Jean-luc, les bienheureux routards...

Comments

[hpets]

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Cela me rappelle mes anciens souvenirs de cyclotourisme...avant que les enfants ne soient nés... Je reviendrai poser des questions si d'aventure on remettait cela en famille... mais nous ce serait le projet France-Autriche...(non! ce n'est pas un match de foot ;-) )