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7 octobre 2018

ULTRA MONT-BLANC

PMB ro

En général, les projets d'envergure se préparent longtemps à l'avance pour en mesurer les difficultés et, ainsi, mettre un maximum de chance de réussite de côté... ou bien, on profite d'une opportunité qui s'offre à vous : un copain bien entrainé et super motivé, une belle fenêtre météo,...

Le vendredi 14 septembre, avec mon collègue Luc, nous nous lançons dans l'ascension du Mont-Blanc. Le projet étant de réaliser cette ascension en  ONE SHOT, depuis le parking de Bionnassay (au dessus de Saint-Gervais), sans halte au refuge. Un projet ambitieux qui demande une bonne condition physique et une détermination à toute épreuve.

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       Luc (à gauche) / Jean-Luc (à droite)

Résumé de l’ascension en mode télégraphique.

21h. Départ du parking de Bionnassay (1300 m altitude) par le chemin de l’Are, à la lueur des frontales car la nuit vient de tomber et au son des lugubres brames des cerfs. Nous longeons le glacier de Bionnassay et jardinons un peu dans les ténèbres. Nous marchons avec nos grosses chaussures de randonnée. La nuit est fraiche mais pas froide. Nous sommes en tee-shirt.

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23h30. Passage au Nid d’Aigle. Nous poursuivons en marchant toujours d’un pas alerte. Le poids du sac à dos (11kg) ne pose pas de problème. Le ciel est dégagé, milliers d’étoiles qui scintillent. Tout proche, résonne le vacarme des séracs qui chutent dans le glacier de Bionnassay .

0h00. Nous faisons une halte barre énergétique BAOUW à la Baraque des Rognes. Et enfilons un vêtement « manche-longue ».

01h30’. Nous passons le Refuge de Tête Rousse. Pas d’activité. Juste quelques alpinistes qui se réveillent ou déjeunent devant leur tente.

01h45’. Nous nous préparons à traverser le fameux Couloir du Goûter. A cette heure trés matinale, cela  devrait être tranquille (ici, les chutes de pierres sont dangereuses lorsque le couloir est exposé au soleil). Sauf que, n’en déplaise à Donald, le dérèglement climatique est bel et bien réel. « C’est un problème de permafrost qui ne joue plus son rôle de ciment» avancent les spécialistes. Alors que nous devisons à l'entrée du couloir, une pluie torrentielle de cailloux s’abat sur nous. Nous nous mettons à l’abri derrière de gros blocs rocheux mais je me fais heurter à la fesse par une pierre de la taille d’une assiette. Hématome et pantalon déchiré sur 20 cm… Ceci n’entame pas notre motivation et à la première accalmie venue, nous passons de l’autre côté. Nous grimpons-escaladons les rochers chaotiques qui meublent la face. Luc, en super forme physique, me suit en silence. Quant à moi, j’accuse un grand coup de fatigue et commence à ressentir les premiers signes du mal des montagnes. Je ralentis le rythme pour  privilégier l’acclimatation à la rapidité de l’ascension.

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04h00’. Nous débouchons à l’ancien refuge du Goûter. Longue pause mise à profit pour récupérer, nous alimenter, boire, revêtir une troisième couche (une brise glaciale s’est levée) et nous équiper (crampons, baudrier, piolet à la place des bâtons de marche et encordement).

04h45’. Nous passons devant le nouveau refuge du Goûter. Des alpinistes se préparent. Une longue guirlande de frontale dessine la trajectoire que nous allons emprunter sur le Dôme du Goûter. Les points lumineux se confondent avec les étoiles qui tapissent la voûte céleste. Nous formons désormais une cordée, une cordée unit pour le meilleur et pour le pire. L’ascension du Dôme est progressive mais j’avance lentement, très lentement. Je respire pleinement pour apporter le peu d’oxygène contenu dans l’air à mon organisme. Derrière moi, Luc me motive. Ses encouragements m’aident à garder notre objectif en tête et éloignent toutes pensées négatives.

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06h45’. Nous atteignons l’abri Vallot. Le soleil se lève et rosit les faces. Nous enfilons nos moufles et grignotons des barres BAOUW. Une brise légère mais froide nous fouette le visage. Nous gravissons, lentement, l’Arête des Bosses et, à chaque pas, je sens la forme qui revient. Nous dépassons des cordées à bout de souffle. Passage d’un bloc de glace et d’une crevasse équipés d’une corde fixe. Il fait grand jour maintenant. Le ciel est bleu métallique. Les fonds de vallées sont noyés dans les nuages. Des à-pics impressionnants plongent de part et d’autre. Nous nous sentons infiniment petits sur cette fine crète. Le spectacle est saisissant. Dernière difficulté avec cette antécime qui n’en finit pas. 

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08h30’. Nous atteignons le sommet. TOP OF EUROPE !... Moment exceptionnel dont nous mesurons pleinement l’étendue. Nous sommes arrivés à destination. 360° de bonheur. Longue pause de 30’ (ce qui est rare sur ce sommet en général balayé par des vents glaciaux). L'émotion est à son comble. La vue est complètement dégagée sur les massifs montagneux environnants. Je m'accorde un moment de recueillement, un moment de discussion, seul à seul avec mon père Roger qui a désormais élu domicile en ce haut-lieu...

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09h00’. Nous attaquons la redescente. La marche est plus légère, détendue. Nous demeurons toutefois très vigilants. Une chute, en cet endroit, ne pardonne pas…

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10h15’. Passage devant l’abri Vallot. La remontée au Col du Goûter est difficile, nos jambes accusent la fatigue. Descente du Dôme en toute tranquillité. Nous passons devant des crevasses aux gueules béantes que la noirceur de la nuit nous avait dissimulés à la montée. Nous tapissons nos visages de crème solaire.

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11h30’. Longue pause à l’ancien refuge du Goûter. Dés-encordement, dé-cramponnage. Nous rangeons corde, baudrier et piolet dans les sacs. Nous nous alimentons et buvons abondamment. Nous enlevons une couche de vêtement. Il fait une chaleur incroyable.

12h00’. Descente des blocs du Goûter en nous servant des mains courantes métalliques qui jalonnent la moitié du parcours. Sur le côté des dizaines de cailloux dégringolent en ricochant... Nous croisons beaucoup de cordées (qui montent et descendent) ce qui ralentit énormément notre progression.

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14h00’. Il nous faut attendre une accalmie entre les chutes cycliques des pierres pour traverser le couloir. Toutefois, nous passons rapidement sans problème.

14h30’. Pause au niveau du glacier de Tête Rousse. Nous nous remettons en tee-shirt. Des gendarmes interdisent l’accès aux alpinistes qui se rendent, sans réservation, au refuge du Goûter. La limitation de l’accès au sommet n’est pas une légende…

15h00’. Baraque des Rognes. J’ai retrouvé une forme physique relative ; par contre Luc accuse le coup, ses jambes sont explosées.

16h00’. Nid d’Aigle. Nous décidons d’un commun accord de boucler notre ascension et de rejoindre le parking à pieds, délaissant les séduisantes sirénes du Tramway du Mont-Blanc qui s’apprête à descendre…

17h00’. Nous atteignons le parking de Bionnassay. Fourbus mais heureux aux anges.

Sur le chemin du retour, nous relachons enfin la pression. Nous parlons de tout et de rien, très peu de l'ascension. Nous ne réalisons pas vraiment ce que nous venons de réaliser. 20 heures de rando, 40 kms, 3500 mètres de dénivelés positifs et négatifs... Un truc de malade !... Ivres de bonheur, nous planons entre terre et ciel, nous flottons sur un petit nuage. Le corps dans la voiture mais la tête encore là-haut... Le retour sur Terre s'annonçait difficile... 

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